Danse macabre avec la sorcière (1491)

Mes bonnes gens ayes pitie 
De moy: et toute pecheresse 
Et me donnes par amitie 
Don de patenostre ou de messe 
Iay fait du mal en ma ieunesse 
Dont icy achete la prune 
Si pries dieu que lame adresse 
Nul ne peut contre sa fortune
La danse macabre des femmes (édition de Guyot Marchant, 1491)


Contrairement à une idée répandue, la sorcière n'a que peu servi de combustible au Moyen Age. Depuis le Canon Episcopi (début du Xe siècle ?), l'Eglise considère la sorcellerie comme une superstition et non comme une hérésie. Le texte souligne que la croyance hérétique tient au fait de croire que ces transformations ont lieu dans le corps, quand elles sont en réalité des visions oniriques inspirées à l'esprit. C'est la croyance en la réalité de ces illusions qui constitue une hérésie susceptible d'excommunication. Une argumentation subtile, mais économe en fagots et buchers.
 
Ce n'est qu'en 1484 qu'un revirement de doctrine est mené à son terme. Le pape Innocent VIII promulgue la bulle pontificale Sumnis desiderantes affectibus qui permet à l'Inquisition de disposer de pouvoirs explicites afin de poursuivre la sorcellerie en Allemagne, les inquisiteurs locaux ayant essuyé un refus d'aide par les autorités ecclésiastiques locales. Le Malleus Maleficarum (Le Marteau des Sorcières), véritable manuel de la chasse aux sorcières, parait en 1486-1487 à Strasbourg.  Le massacre peut commencer.

C'est dans ce contexte et à ce moment charnière que Guyot Marchant publie en 1491 La danse macabre des femmes, avec l'illustration d'une sorcière !
 
Justine Dufresne présente le résultat de ses recherches sur cette illustration dans sa communication au XXe congrès de l'association Danses macabres d'Europe :
 
Justine DUFRESNE - La figure de la sorcière dans la Danse macabre des femmes (1491) de Guyot Marchant: une image inédite?



Les actes du colloque de Brest sont en vente auprès de l'Association Danses macabres d'Europe, ce qui vous permettra d'étudier la communication de Justine Dufresne, le stylo à la main !

 

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Sources :

La danse macabre des femmes (1491). Exemplaire mis en couleur, Bibliothèque Nationale de France.

La danse macabre des femmes (1491). Transcription sur gutenberg.org

Hirie dime, Varchoas dide. La mort et ses représentations. Actes du congrès de Brest de l'Association Danses Macabres d'Europe (septembre 2023). Editions du CRBC.

 

 

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